DLR14ème circonscription ne participera pas à la journée organisée par la LDH contre la politique de Sarkozy vis-à-vis des roms. Outre le fait que nous voyons là, malgré une garantie d’apolitisme, une récupération par les principaux partis de gauche, la motivation de notre refus vient aussi du fait que sur le fond, nous ne voyons pas ce qui nous pousserez à nous opposer à une stricte application de la loi. En revanche, pour la forme, nous émettrons ici quelques critiques.
Il est inacceptable de voir se créer des zones de non droits sur le territoire de la République. Il est encore moins acceptable d’y voir certains enfreindre les lois de la République impunément. C’est hélas le cas pour certains roms. Ils développent des réseaux de mendicité bien huilé, ils squattent allègrement des terrains privés et d’autres vont jusqu’à commettre des actes de délinquances. Ces roms là sont hors la loi de facto. Les autres pour la grande majorité arrivent chez nous avec l’espoir de pouvoir accéder à une vie meilleure que celle qu’ils laissent en Roumanie. Citoyens européens de l’espace schengen, la loi française les autorise à séjourner un trimestre sur le territoire national. Au-delà, s’ils n’ont pas de travail légal et fixe, ils se doivent de retourner en Roumanie. Mais ils ne le font pas, et deviennent donc également hors la loi. Il est donc des plus normal que ceux – ci soit expulsé. Cette procédure devant s’appliquer à tous clandestins arrivés illégalement sur notre territoire. Voilà pour le fond ! Nous ne reprocherons donc pas à l’Etat de faire appliquer la loi.
Pour la forme en revanche, il nous faut nous méfier des amalgames. Comme nous l’avons déjà rappelé, les roms sont issus de la communauté des gens du voyage, originaires d’Europe orientales. Mais tous les gens du voyage ne sont pas des roms. Beaucoup d’entre eux en France sont français depuis des générations. Il faut donc se méfier des amalgames qui amènent une stigmatisation injustifiée. Pour les roms relevant de l’expulsion, il faut aussi veiller à la manière de les expulser. La destruction de leurs camps, la séparation des familles, l’abandon dans la rue de ces mêmes roms dans l’attente de leur expulsion, tous cela concourent à faire de cette application stricte de la loi, une catastrophe. Pire encore, est la remise d’argent pour les volontaires au départ. Lorsque l’on sait que les frontières de l’espace schengen ne sont plus contrôlées, on peut penser sans être grand clerc que beaucoup d’entre eux reviendront en France pour tenter au mieux de s’y installer, au pire d’être expulsé avec une nouvelle somme puisqu’il n’y pas de contrôle actuellement lors de l’octroi de cet argent.
Pour éviter tous cela, avec les drames humains que cela engendre il faudrait d’abord résoudre le problème des roms chez eux en Roumanie. Rappelons que la Roumanie perçoit des aides spécifiques de l’UE pour intégrer les roms dans la société roumaine en leur permettant l’accès au logement, à l’emploi. Or, il semblerait que cet argent ne soit pas dépensé à bon escient. Le gouvernement roumain mène même une politique ambiguë : détournement des fonds, stigmatisations implicites des roms… Nous remarquons à ce propos que l’UE, si prompte à donner des leçons à la France, ne s’empresse guère de rappeler à l’ordre cette Roumanie qui ne joue pas le jeu en enfreignant les règles de la communauté. En tous cas, la France n’a pas pour vocation d’accueillir toutes celles et tous ceux qu’un pays membres ne veut plus. Cela ne correspond d’ailleurs pas à l’esprit initial de la liberté de circulation des personnes ! L’UE toujours, devrait également faire évoluer le droit communautaire en veillant par exemple à ce qu’un individu expulser de France où d’un autre Etat membre, ne puisse s’y réinstaller. Là encore, l’UE est encore en dessous de tout. Alors nous ne pouvons aller à l’encontre de la stricte application de la loi car l’angélisme n’est plus de mise. Mais la manière plus que choquante de faire respecter la loi doit changer. L’Etat doit y réfléchir au plus vite. Faire respecter la loi oui, mais avec humanité.
Le comité DLR 14ème circonscription